Blackmagic Pocket 4k Cinéma Caméra : Premières impressions

Tout savoir sur la prise en main de la Blackmagic Pocket 4K Cinema Camera.

Après avoir attendu environ quatre mois la livraison de mon nouvel outil de travail, la Blackmagic Pocket 4K Cinema Camera (BPCC4K pour les intimes) est enfin parvenue à monbureau grâce aux bons soins de la société No Trouble. Après l’excitation des premiers shootings et un (tout) petit mois d’utilisation, je vous livre mes premières impressions sur cette caméra qui ramène le low cost dans la cour des (très) grands.

Une qualité d’image exceptionnelle

Nul besoin d’entretenir le suspense, la BPCC4K offre une qualité d’image inégalée dans sa catégorie de prix. Pour 1200€, on obtient un boitier capable d’enregistrer en 4K jusqu’à 60 images par seconde en Blackmagic Raw 12 bit. Tout simplement impensable il y a deux ans, c’est à se demander ce qui sépare désormais cette caméra avec le très haut de gamme. En tout cas, pas la qualité d’image. 

Une monture en micro 4/3 et une exposition en DUAL ISO

Ceux qui sont habitués à travailler avec des appareils LUMIX ou Olympus connaissent bien cette monture qui a pour avantage de réduire considérablement la taille des objectifs et le poids du matériel embarqué. Sans oublier qu’elle est compatible avec TOUS les objectifs existants sur le marché.

Pour ceux qui comme moi ont misé sur la monture micro 4/3, c’est un vrai délice. Car en plus de supporter en natif tous les objectifs de ce format, la caméra pallie à l’un de ses plus gros défauts inhérents, à savoir la sensibilité en basse lumière. Là où le Panasonic GH4 avait tendance à montrer ses vraies limites dans un environnement plus sombre, la blackmagic mise sur un mode double sensibilité: 400 ISO et 3200 ISO. De quoi affronter les Sony Alpha 7S sur le territoire de la basse lumière en offrant un codec d’enregistrement autrement plus qualitatif.

C’est un vrai plaisir que de filmer avec cette caméra et il en devient presque difficile de ne pas faire de beaux plans. Les couleurs sont riches, les peaux sont authentiques, la latitude de 13 stops offre suffisamment de flexibilité même dans des conditions très contrastées et les ralentis sont juste dingues.

Mais pour travailler dans les meilleures conditions possibles, les cameramans et filmmaker devront se mettre à Davinci Resolve (inclus avec la caméra).  Bien qu’il soit tout à fait possible de filmer avec un look de base et de s’en contenter, le véritable intérêt de la caméra est de retoucher l’image dans tous ses aspects. Travail fascinant mais qui peut vite s’avérer chronophage et nécessite une solide courbe d’apprentissage. Sans oublier bien sûr une station de travail dernier cri, un écran bien étalonné et des terabytes de libre sur vos disques dur.

Un OS Performant mais quelques frayeurs

Côté opérationnel, pas grand chose à redire. Les fonctions sont facilement accessibles, les menus sont clairs et bien structurés. Le seul gros défaut à ce niveau se situe dans les algorithmes chargés d’évaluer la taille des batteries et des medias. Alors que beaucoup se plaignent de la faible durée de vie des batteries CANON LP6; je trouve que le vrai souci c’est qu’il est impossible d’avoir une estimation claire du temps restant. En fait, dès que le niveau de batterie passe sous les 50%; mieux vaut en changer directement car la caméra se coupe sans prévenir et avec un peu de malchance, vous perdez le clip que vous étiez entrain d’enregistrer. Stressant et râlant. Une chose est sûre, il faut absolument alimenter la caméra avec une solution externe pour un shooting un minimum sérieux. Heureusement, les options ne manquent pas et on trouve des adaptateurs pour batteries Sony NPF à 50€ sur Amazon, sans oublier la possibilité d’alimenter par VLOCK ou encore le Battery Grip promis par Blackmagic dès le mois d’aout.

La même remarque s’applique au calcul de la place restante sur les disques, il m’est arrivé de voir cette estimation revue à la hausse ou à la baisse en plein milieu du tournage, ce qui ne met pas forcément en confiance. Toujours dans le même registre, lorsque vous essayez de revoir vos rushes après un long shooting mélangeant des plans en Braw et d’autres en Apple Pro Res, certains deviennent inaccessibles sur la caméra, sans que l’on ne comprenne pourquoi. J’ai du retenir mon souffle et rentrer dare dare au bureau pour me rendre compte que mes rushes étaient bien présents sur le disque dur. Voilà de quoi booster votre taux d’adrénaline.

De nombreuses possibilités de médias et une caméra pas si pocket que cela

L’un des coups de génie de Blackmagic Design est d’avoir installé un port USB-C sur la caméra, permettant de l’alimenter et surtout d’installer un disque dur SSD à bas coût pour l’enregistrement. Plutôt appréciable surtout lorsque l’on voit le coût/GB des autres possibilités d’enregistrement, à savoir les cartes SD (mais attention de bien la choisir car seules les plus performantes pourront convenir) ou les cartes CFast 2.0. Mais une fois qu’on a ajouté la cage, le disque dur, la batterie externe, le moniteur (indispensable pour shooter en exterieur) et éventuellement la matte box, on se retrouve avec une configuration qui n’a plus rien de pocket du tout. Après, c’est justement ce côté modulaire qui est plaisant et rien n’empêche de tout retirer pour aller filmer à la main levée quand la situation le permet.

Une caméra qui est appelée à changer la donne

Nul doute; il y aura un avant et un après la BMPCC4K. Les forums regorgent déjà de retours d’expérience de cadreurs biberonnés à la RED et à l’Alexa Mini qui ne jurent plus que pour le nouveau né de Blackmagic Design. Compacte, performante et bien conçue, la seule chose qu’on pourrait souhaiter en plus pour une prochaine version seraient des filtres ND intégrés. Pour ma part, je suis impatient de retourner shooter avec ce petit bijou qui risque bien de m’accompagner pour un bon bout de temps!

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